Conseil Départemental des Pyrénées Orientales : poca vergonya !

Publié le 14 Mai 2015

Les habitants des Pyrénées Orientales viennent d’avoir droit à un numéro spécial de l’Accent Catalan (n°88, mai-juin 2015) célébrant la victoire de la « majorité départementale » (alors que la Chambre Régionale des Comptes venait pourtant de dénoncer « un niveau de dépenses de communication très supérieur aux autres départements »…). Ces élections ont en fait marqué la grande victoire de l’abstention et du charcutage des circonscriptions – réalités délétères noyées dans le concert d’autosatisfaction d’élus qui ne représentent guère au mieux, dans la plupart des cas, que le quart de la population. De quoi désespérer de la démocratie représentative…

Ce numéro spécial s’ouvre sur l’exposé d’un ensemble programmatique de « projets d’avenir » (au pouvoir depuis 1998, nos élus départementaux s’engageraient-ils à faire en six ans ce qu’ils n’ont pas été capables de faire en près de vingt ans ?) au nombre desquels figure notamment en bonne place le tonneau des Danaïdes du Mémorial du Camp de Rivesaltes. No comment….

Alors que les Audois ont eu la décence de réduire leurs indemnités, nos élus départementaux ont voté à l’unanimité (cela vaut la peine d’être souligné) le statu quo soit 1900 euros mensuels pour un conseiller et 2660 pour chacun des dix vice-présidents (un conseiller sur trois est vice-président, en fait un sur deux au sein de la majorité – une vrai armée mexicaine…) Rappelons par ailleurs que les dits conseillers cumulent ces indemnités avec celles d’autres mandats – puisqu’il y a 29 cumulards sur 34 élus. Il n’y a que des esprits mal tournés qui se demanderont comment on peut être à la fois, en assumant pleinement ses responsabilités, président ou vice-président du conseil départemental et secrétaire d’état, sénateur ou maire d’une commune de moyenne importance. A quand des règles strictes sur le cumul des mandats (un seul mandat quelle qu’en soit la nature, reconductible une seule fois) ?

Les commissions sont verrouillées - l’opposition ne siégeant que dans peu de commissions (souvent celles où la présence du conseiller du canton est imposée par la loi). Deux commissions ont disparu et ce sont, paradoxalement, celles de la catalanité et de la montagne. On peut légitimement s’interroger sur les raisons d’une telle suppression et sur l’intransigeance de la Présidente face aux demandes de rétablissement. La catalanité n’aurait droit, ultérieurement, qu’à une simple mission. Pourquoi, à y être, ne pas faire un package avec les montagnards et les vaches massanaises menacées par la reforme de la PAC en créant une mission « espèces en voie de disparition »….

Rédigé par Pere Pi

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